« On les voit métamorphosés » : le Ergué Quimper Handball se lance sur le terrain de l’inclusion

Le 18 mars 2025 à 19h00 – Le Télégramme

Des rires, des tirs de ballon et beaucoup de bonne humeur. La journée inclusive organisée par le Ergué Quimper Handball a permis à 24 personnes atteintes de troubles psychiques de découvrir ce sport. Une première pour le club, fraîchement formé « club inclusif ».

Jordan, en situation de handicap, est encouragé par Owen, apprenti éducateur de handball, à faire tomber un des plots placés face à lui.
Jordan, en situation de handicap, est encouragé par Owen, apprenti éducateur de handball, à faire tomber un des plots placés face à lui. (Le Télégramme/Johanne Bouchet)

« Le handball, c’est un jeu d’enfant », rigole Marie-Laure, en situation de handicap, suivie par le Sémaphore, lieu de vie géré par l’association Epal, à Quimper. L’ambiance est au sport ce mardi 18 mars, à 11 h, à la halle des sports de Penhars, mais aussi, et surtout, à la rigolade. « Oh là là, Christophe, il envoie des patates ! », lance tout sourire Owen, un des dix apprentis éducateurs de handball encadrant cette journée inclusive proposée par le Ergué Quimper Handball.

Nolwenn Kerrinckx, présidente du Ergué Quimper Handball, a reçu, en décembre 2024, une formation « club inclusif », dispensée par la Fédération française de sport adapté. (Le Télégramme/Johanne Bouchet)
Nolwenn Kerrinckx, présidente du Ergué Quimper Handball, a reçu, en décembre 2024, une formation « club inclusif », dispensée par la Fédération française de sport adapté. (Le Télégramme/Johanne Bouchet)

« Pour le club, c’est une porte qui s’ouvre »

« C’est la première fois que nous organisons une journée inclusive. La mairie a été beaucoup sollicitée après les Jeux paralympiques pour savoir où les personnes handicapées pouvaient pratiquer. Elle s’est alors tournée vers les clubs sportifs quimpérois et nous a proposé une formation club inclusif », rembobine Nolwenn Kerrinckx, présidente du club qui compte 330 adhérents. « J’ai tout de suite pensé que cette formation allait nous permettre d’élargir notre public. Pour le club, c’est une porte qui s’ouvre. » Ce mardi, 24 personnes atteintes en majorité de troubles psychiques occupent le parquet.

Marie-Laure suit attentivement les conseils de Mathieu, apprenti éducateur de handball, pour atteindre sa cible. « Un jeu d’enfant », confie-t-elle fièrement.
Marie-Laure suit attentivement les conseils de Mathieu, apprenti éducateur de handball, pour atteindre sa cible. « Un jeu d’enfant », confie-t-elle fièrement. (Le Télégramme/Johanne Bouchet)

« Allez Jordan, vise le plot, tu peux le faire ! »

Au programme : des ateliers de tir, déplacement et adresse. « Ce sont des ateliers simples. Il ne faut pas qu’il y ait de prise de tête. Le plus difficile, c’est l’enchaînement des tâches », souligne Mathieu, 22 ans, apprenti éducateur, lui aussi missionné par la Ligue de Bretagne de handball. La plupart d’entre eux n’avaient jamais encadré de personnes handicapées. « J’avais un peu d’appréhension au départ. Mais, ils sont tous souriants et à l’écoute et, au final, on se marre bien avec tout le monde ! »

Boostés par la bienveillance et la bonne humeur de ces jeunes apprentis éducateurs, les participants enchaînent les ateliers avec aisance. « On les voit métamorphosés. On ne pensait pas qu’ils auraient autant confiance en eux », pointe Camille Esnault, animatrice de vie sociale au Sémaphore. « Ça fait plaisir de les voir comme ça, aussi heureux. »

« Allez Jordan, vise le plot. Tu peux le faire ! », crie Owen. Deux plots sont à terre. « Wouaw, trop fort ! » La journée devait se terminer par des petits matches, suivis d’une remise de médailles et d’un diplôme de handballeur à chacun.

Christophe, lui, a joué de ses muscles pour lancer le ballon en plein dans le mille, sous le regard admiratif d’Owen, apprenti éducateur de handball.
Christophe, lui, a joué de ses muscles pour lancer le ballon en plein dans le mille, sous le regard admiratif d’Owen, apprenti éducateur de handball. (Le Télégramme/Johanne Bouchet)

Une section adaptée ? « La porte n’est pas fermée »

« Nous avons l’intention de renouveler ce type de journée. Nous ne serions pas fermés à ouvrir une section adaptée, mais il faudrait trouver des bénévoles en mesure de prendre en charge un petit groupe. La porte n’est pas fermée », sourit Nolwenn Kerrinckx, qui prépare cette journée depuis trois mois. Celle qui est présidente du Ergué Quimper Handball depuis quatre ans peut se réjouir du succès de cette initiative.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut