Le 18 mars 2025 à 19h00 – Le Télégramme
Des rires, des tirs de ballon et beaucoup de bonne humeur. La journée inclusive organisée par le Ergué Quimper Handball a permis à 24 personnes atteintes de troubles psychiques de découvrir ce sport. Une première pour le club, fraîchement formé « club inclusif ».

« Le handball, c’est un jeu d’enfant », rigole Marie-Laure, en situation de handicap, suivie par le Sémaphore, lieu de vie géré par l’association Epal, à Quimper. L’ambiance est au sport ce mardi 18 mars, à 11 h, à la halle des sports de Penhars, mais aussi, et surtout, à la rigolade. « Oh là là, Christophe, il envoie des patates ! », lance tout sourire Owen, un des dix apprentis éducateurs de handball encadrant cette journée inclusive proposée par le Ergué Quimper Handball.

« Pour le club, c’est une porte qui s’ouvre »
« C’est la première fois que nous organisons une journée inclusive. La mairie a été beaucoup sollicitée après les Jeux paralympiques pour savoir où les personnes handicapées pouvaient pratiquer. Elle s’est alors tournée vers les clubs sportifs quimpérois et nous a proposé une formation club inclusif », rembobine Nolwenn Kerrinckx, présidente du club qui compte 330 adhérents. « J’ai tout de suite pensé que cette formation allait nous permettre d’élargir notre public. Pour le club, c’est une porte qui s’ouvre. » Ce mardi, 24 personnes atteintes en majorité de troubles psychiques occupent le parquet.

« Allez Jordan, vise le plot, tu peux le faire ! »
Au programme : des ateliers de tir, déplacement et adresse. « Ce sont des ateliers simples. Il ne faut pas qu’il y ait de prise de tête. Le plus difficile, c’est l’enchaînement des tâches », souligne Mathieu, 22 ans, apprenti éducateur, lui aussi missionné par la Ligue de Bretagne de handball. La plupart d’entre eux n’avaient jamais encadré de personnes handicapées. « J’avais un peu d’appréhension au départ. Mais, ils sont tous souriants et à l’écoute et, au final, on se marre bien avec tout le monde ! »
Boostés par la bienveillance et la bonne humeur de ces jeunes apprentis éducateurs, les participants enchaînent les ateliers avec aisance. « On les voit métamorphosés. On ne pensait pas qu’ils auraient autant confiance en eux », pointe Camille Esnault, animatrice de vie sociale au Sémaphore. « Ça fait plaisir de les voir comme ça, aussi heureux. »
« Allez Jordan, vise le plot. Tu peux le faire ! », crie Owen. Deux plots sont à terre. « Wouaw, trop fort ! » La journée devait se terminer par des petits matches, suivis d’une remise de médailles et d’un diplôme de handballeur à chacun.

Une section adaptée ? « La porte n’est pas fermée »
« Nous avons l’intention de renouveler ce type de journée. Nous ne serions pas fermés à ouvrir une section adaptée, mais il faudrait trouver des bénévoles en mesure de prendre en charge un petit groupe. La porte n’est pas fermée », sourit Nolwenn Kerrinckx, qui prépare cette journée depuis trois mois. Celle qui est présidente du Ergué Quimper Handball depuis quatre ans peut se réjouir du succès de cette initiative.