Des clubs veulent « s’ouvrir » au handicap
Le 05 décembre 2024 – Ouest-France

Des encadrants et dirigeants de clubs sportifs ont commencé la formation Club inclusif. Objectif : les
sensibiliser à l’accueil des personnes en situation de handicap.
Le déménageur en guise d’échauffement. Mardi, dans la halle des sports de Penhars, les jaunes, les oranges, les bleus et les noirs doivent aller dans le carré d’une autre formation, pour récupérer un objet afin de le « déménager » dans le sien.
Les équipes se composent de jeunes gens atteints de troubles autistiques ou de trisomie, suivis par l’association Les papillons blancs du Finistère et de membres
de clubs sportifs de Quimper.
« Près de 50 km à parcourir pour une activité adaptée »
Depuis mardi, vingt-quatre encadrants et dirigeants de clubs sportifs suivent la formation Club inclusif, portée par le ministère des Sports, le comité paralympique
et sportif français (CPSF) et la Ville de Quimper (1).
« Seulement 1,4 % des clubs en France proposent une activité à des personnes en situation de handicap, et si elles pratiquent une activité sportive adaptée, elles doivent parcourir en moyenne 50 km, avance Antoine Laudrin, référent paralympique territorial Bretagne. Notre objectif est de former 3 000 clubs para-accueillants supplémentaires en France d’ici à la rentrée sportive 2025. »
« Des ressources méconnues »
La maire de Quimper, Isabelle Assih, poursuit : « Nous avons à coeur de développer une politique ambitieuse d’inclusion. L’accessibilité aux sports ainsi qu’à la culture et au travail en fait partie. Ce dispositif Club inclusif est important et intéressant pour faire avancer les choses. »
Les encadrants (pendant 3,5 jours) et les dirigeants (durant une journée) des clubs sportifs quimpérois vont suivre plusieurs modules théoriques et pratiques,
durant ce mois de décembre.
Financée par l’État et la Ville pour un coût total de 12 000 €, la formation est gratuite pour les clubs.
Mardi matin, Antoine Laudrin a mené le module panorama. « On fait de la sensibilisation, on casse l’image du handicap, on évoque les handicaps visibles
et invisibles, on fait un état des lieux des ressources humaines et financières disponibles et encore méconnues…, énumère le référent paralympique territorial Bretagne. On lève des freins et certains a priori. »
« Il faut s’adapter »
« Il y a une appréhension, confie Patrick Gloanec, entraîneur au Ciel des Archers de l’Odet, club qui accueille déjà une dizaine de personnes en situation de handicap. Cette formation est une bonne chose pour apprendre les détails pour les encadrer. »
Encadrant et dirigeant de Quimper athlétisme, Moïse Eugène enchaîne : « Pour le moment, on a deux séances handisports par semaine, mais on veut s’ouvrir plus aux personnes en situation de handicap. On ne l’a pas fait avant par manque de formation. »
Damien Le Marer, du Sammy Skateclub, s’adapte déjà parfois : « On travaille avec des instituts médico-éducatifs ou encore avec Autisme Cornouaille. Pour les accueillir, j’adapte le skatepark. J’ai fabriqué des petits modules pour eux. C’est ça, il faut s’adapter. »
La pause est terminée. Place aux ateliers de lancers, toujours en équipes mixtes. « C’est ça l’objectif, conclut Antoine Laudrin. Les valides et les personnes en situation de handicap suivent une séance commune dans un club sportif. »
(1) Douze clubs sportifs participent à cette première session de la formation Club inclusif, organisée à Quimper : le club de canoë-kayak de Quimper-Cornouaille ; Ciel des Archers de l’Odet ; Ergué-Quimper handball ; Handball-club haut pays Bigouden ; Leucémie espoir cyclisme ; Quimper athlétisme ; Sammy skate club ; Senior sport santé ; Rugby-club quimpérois ; Kemper VTT ; les Dragons de Rao ; Quimper Ergué-Armel football-club. Une deuxième session de la formation est envisagée à Quimper au courant de l’année 2025.